Conférence par :
Luc THEVENON, Historien, Conservateur en chef du patrimoine
Les principaux adhérents de la Sainte-Ligue, suscitée par le pape Pie V, sont l’Espagne et Venise. Le duché de Savoie fournit trois navires aux ordres d’André Provana de Leyne. À ces marines s’ajoutent, avec l’appui de Maximilien II, des effectifs de fantassins fournis par différents États de l’Empire : l’Autriche, les Flandres et même la Pologne.
Ceci explique que la bataille de Lépante soit célébrée par des œuvres, parfois magistrales, jusqu’à Cracovie, en Suisse et en Bavière.
Mais beaucoup de ces œuvres ayant évoquant la « Bataille de Lépante » sont tardives. Exécutées entre 1670 et 1720, elles correspondent précisément aux pontificats de Clément X et de Clément XI. Durant cette période ces souverains pontifes s’emploient à contenir l’avancée turque en Europe, puis à la réduire et à la repousser en tentant d’imiter le rôle fédérateur de Pie V. C’est dans ce contexte que des œuvres, décrivant la célèbre bataille, plus d’un siècle après, se multiplient en Europe. Et Lépante n’a pas fini d’inspirer les artistes fussent-ils français. En témoigne l’immense toile que lui a consacré Georges Mathieu en 1959.